La civilisation mondiale
Enfin, il n’y a pas de contribution sans bénéficiaire. Mais s’il existe des cultures concrètes, que l’on peut situer dans le temps et dans l’espace, et dont on peut dire qu’elles ont « contribué » et continuent de le faire, qu’est-ce que cette « civilisation mondiale » supposée bénéficiaire de toutes ces contributions ? Ce n’est pas une civilisation distincte de toutes les autres, jouissant du même coefficient de réalité. (…) [C'est] une notion abstraite, à laquelle nous prêtons une valeur, soit morale s’il s’agit d’un but que nous proposons aux sociétés existantes, soit logique si nous entendons grouper sous un même vocable les éléments communs que l’analyse permet de dégager entre les différentes cultures. Dans les deux cas il ne faut pas se dissimuler que la notion de civilisation mondiale est fort pauvre, schématique, et que son contenu intellectuel et affectif n’offre pas une grande densité. Vouloir évaluer des contributions culturelles lourdes d’une histoire millénaire (…) [selon le seul] étalon d’une civilisation mondiale qui est encore une forme creuse, serait les appauvrir singulièrement, les vider de leur substance et n’en conserver qu’un corps décharné.
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