Gerhard Riebicke,1925, Germany.
C’est le risque d’une catastrophe virtuelle dont les conséquences pourraient aller jusqu’au court-circuit de la connaissance et de la conscience mondiale. Autrefois, les accidents étaient minimisés par leur lenteur. Aujourd’hui, on peut presque anéantir un continent à l’aide d’un bouton, et un virus informatique peut contaminer la planète en quelques heures. Le krach boursier en est l’exemple, inachevé de peu. En interrogeant les fractures de la modernité, le philosophe a constaté que la notion de progrès avait échoué: depuis 1990, 70% des catastrophes sont des accidents artificiels dus à la technique. De Tchernobyl à la gare d’Atocha, l’homme fait face à la finitude du monde. (…suite) Paul Virilio
Mahbubur Rahman Transformation, 2004, 26” x 34”, digital prints, phto by tayeba begum lipi
Mais c’est à Copernic peut-être plus encore qu’à Newton qu’il faut comparer Mendel. Mettre le soleil à la place de la terre au centre de l’univers, c’était substituer le monde de la raison à celui des apparences. Mendel« >Mendel accomplit une révolution semblable dans la représentation qu’on se faisait du phénomène vital par excellence: la reproduction. Au terme de cette révolution, le mâle avait cessé d’être l’élément dominant de la reproduction, comme la terre avait cessé d’être le centre du monde au terme de la révolution copernicienne.
Olafur Eliasson, Grey sheep eyes, February 2010.
Des phénomènes comme la dérive génétique font que deux populations d’une même espèce isolées pendant une très longue période de temps divergent et forment deux nouvelles espèces. Par exemple pour la lignée humaine, l’arbre phylogénétique est buissonnant : plusieurs espèces Homo et Australopithèque ont vécu simultanément. Il est aussi à noter que l’homme – contrairement aux idées reçues – ne descend pas « du singe », il a un ancêtre en commun avec lui. Et cet ancêtre n’était pas un singe. (…suite mécanisme de l’évolution)
H.R. Giger, concept art for the eggs, Alien
Richard Dawkins pousse plus avant ses spéculations en considérant l’être vivant comme un conteneur à gènes (ce serait en tout cas le point de vue des gènes, s’ils en avaient un !). Pour lui les produits des gènes – cellules, tissus, organes, organismes, sociétés – servent aux gènes à se répliquer et à survivre.
« De l’œuf ou la poule, qui est le premier ? », il répond : « La poule est le moyen trouvé par l’œuf pour faire d’autres œufs. »
Ce renversement de perspective considère l’être vivant comme la marionnette (Dawkins utilise le terme de véhicule-robot) de ses gènes. Tout en la reconnaissant ingénieuse, Stephen Jay Gould a mis en garde contre une prise trop à la lettre de cette vision. Les gènes ne possèdent ni intention, ni projet au sens que nous donnons à ces termes. (Dawkins n’a utilisé le terme qu’en tant que métaphore parlante, mais ses lecteurs n’ont pas toujours saisi la nuance).
Références :
Deviart foundation
Adaptationnisme
Théorie synthétique de l’évolution
Convergence évolutive