lundi 24 novembre 2003

Jusqu’à la fin de l’illusion,

écho d’une

transformation

Maintenant tu n’as plus de refuges. Tu as peur, tu attends que tout s’arrête, la pluie, les heures, le flot des voitures, la vie, les hommes, que tout s’écroule, les murailles les tours, les planchers et les plafonds ; [...] que le marbre s’effrite, que le bois se pulvérise, que les maisons s’abattent en silence, que les pluies diluviennes dissolvent les peintures, disjoignent les chevilles des armoires centenaires, déchiquettent les tissus, fassent fondre l’encre des journaux [...]. (p. 131) Non. Tu n’es plus le maître anonyme du monde, celui sur qui l’histoire n’avait pas de prise, celui qui ne sentait pas la pluie tomber, celui qui ne voyait pas la nuit venir. [...]
 Tu as peur, tu attends.
 Tu attends, Place Clichy, que la pluie cesse de tomber...(p. 144)
 GP

en impossibilité

de dormir

Parfois, maître du temps, maître du monde, petite araignée attentive au centre de ta toile... Un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l’ordre des années et des mondes.
 Du côté de chez Swann

 Tu n’es pas mort et tu n’es pas plus sage.
 Eh, il dort, pas vrai ?

Un homme qui dort Georges Perec


Publié le lundi 24 novembre 2003 à 04:20 : Nuit / Night

Les clowns

caressent

la poussière

L’idée première de La Comédie humaine fut d’abord chez moi comme un rêve, comme un de ces projets impossibles que l’on caresse et qu’on laisse s’envoler ; une chimère qui sourit, qui montre son visage de femme et qui déploie aussitôt ses ailes en remontant dans un ciel fantastique. Mais la chimère, comme beaucoup de chimères, se change en réalité, elle a ses commandements et sa tyrannie auxquels il faut céder. Cette idée vint d’une comparaison entre l’Humanité et l’Animalité. pour tromper

 

le monde

L’animal a peu de mobilier, il n’a ni arts ni sciences ; tandis que l’homme, par une loi qui est à rechercher, tend à représenter ses mœurs, sa pensée et sa vie dans tout ce qu’il approprie à ses besoins. Quoique Leuwenhoëk, Swammerdam, Spallanzani, Réaumur, Charles Bonnet, Müller, Haller et d’autres patients zoographes aient démontré combien les mœurs des animaux étaient intéressantes, les habitudes de chaque animal sont, à nos yeux du moins, constamment semblables en tout temps ; tandis que les habitudes, les vêtements, les paroles, les demeures d’un prince, d’un banquier, d’un artiste, d’un bourgeois, d’un prêtre et d’un pauvre sont entièrement dissemblables et changent au gré des civilisations.

de l’inhumaine

comédie

 Ces gredins-là se remuent comme des vers, et je me hâte, si vous le permettez, de vous communiquer mes petites observations.
 Et il ajouta :
 "Pourquoi vous faut-il, mortels, réinventer la vie ?

 Avant-Propos de La comédie humaine
 Honoré de Balzac, Edition Furne


Publié le lundi 24 novembre 2003 à 04:11 : Nuit / Night

jeudi 20 novembre 2003

Eux

les oiseaux

de nuit.

 Les rues sont tranquilles en ce coin de la terre
 à cette heure de la nuit ce n’est pas un mystère
 ce n’est pas si souvent qu’on apprend à flotter
 à glisser dans le vent et à déambuler
 Les silhouettes se frôlent, en silence elles se glissent
 se dévêtissent un peu quand il faut se montrer
 se peignent un peu les cils, doucement elles s‘immiscent
 dans ce faux quotidien et dans notre soirée
 les bras un peu ballants, j’en oublie ma réplique
 j’en oublie qu’à tout jeu une règle s’applique
 alors très lentement je me tourne de coté
 je regarde ma main, la tête un peu baissée

 Je parle à mon voisin, cet ami de toujours
 de ce faux lendemain qu’on voudrait posséder
 de ces oiseaux de nuit qui hantent les coulisses
 de cette comédie qu’on fait de nos journées
 d’ailleurs je parle à peine, réellement je murmure
 je retiens tous les mots qui font que l’histoire dure
 tous les visages vus au gré de la soirée
 je les retiens à peine le temps de les aimer...
 Hurleur


Publié le jeudi 20 novembre 2003 à 01:25 : Nuit / Night

mercredi 19 novembre 2003

Le pensionnaires

compagnon

de silence

 L’une avait quinze ans, l’autre en avait seize ;
 Toutes deux dormaient dans la même chambre,
 C’était par un soir très lourd de septembre :
 Frêles, des yeux bleus, des rougeurs de fraise.

 Chacune a quitté, pour se mettre à l’aise,
 La fine chemise au frais parfum d’ambre.
 La plus jeune étend les bras, et se cambre,
 Et sa soeur, les mains sur ses seins, la baise,

 Puis tombe à genoux, puis devient farouche
 Et tumultueuse et folle, et sa bouche
 Plonge sous l’or blond, dans les ombres grises,

 Et l’enfant, pendant ce temps-là, recense
 Sur ses doigts mignons des valses promises.
 Et, rose, sourit avec innoncence.
 Paul Verlaine

de la bête

humaine...

Il l’aurait tué...

Flash-back sur le temps, lui comprend pourquoi. Elle se débat et au bout d’un moment ne se débat plus. Lui parle, elle reste silencieuse, tout du moins, ne répond pas dans un premier temps "elle éclate en larmes" et finit par reconnaître sa culpabilité. Lasse de souffrir, lasse de lutter elle finit par céder. A partir du moment où elle parle se produit une sorte d’inversion dans la souffrance. Elle souffre physiquement et il souffre moralement "mordu de sa jalousie atroce", ce qu’elle raconte est une sorte de violence pour ses sentiments, sa violence est doublée par sa demande de détail, "il agonisait" les sentiments pour cette femme étaient en train de mourir.


Publié le mercredi 19 novembre 2003 à 01:00 : Nuit / Night

lundi 10 novembre 2003

L’année terrible

Est-il jour ?

Est-il nuit ?

 Toute l’ombre est livrée à l’immense colère.
 Coups de foudre, bruits sourds. Pâles, nous écoutons.
 Le supplice imbécile et noir frappe à tâtons.
 Rien de divin ne luit. Rien d’humain ne surnage.
 Le hasard formidable erre dans le carnage,
 Et mitraille un troupeau de vaincus, sans savoir
 S’ils croyaient faire un crime ou remplir un devoir.
 L’ombre engloutit Babel jusqu’aux plus hauts étages.
 Des bandits ont tué soixante-quatre otages,
 On réplique en tuant six mille prisonniers.
 On pleure les premiers, on raille les derniers.
 Le vent qui souffle a presque éteint cette veilleuse,
 La conscience. Ô nuit ! brume ! heure périlleuse !
 Les exterminateurs semblent doux, leur fureur
 Plaît, et celui qui dit : Pardonnez ! fait horreur.
 Ici l’armée et là le peuple ; c’est la France
 Qui saigne ; et l’ignorance égorge l’ignorance.
 Le droit tombe. Excepté Caïn, rien n’est debout.
 Une sorte de crime épars flotte sur tout.
 L’innocent paraît noir tant cette ombre le couvre.
 L’un a brûlé le Louvre. Hein ? Qu’est-ce que le Louvre ?
 Il ne le savait pas. L’autre, horribles exploits,
 Fusille devant lui, stupide. Où sont les lois ?
 Les ténèbres avec leurs sombres soeurs, les flammes,
 Ont pris Paris, ont pris les coeurs, ont pris les âmes.
 Je tue et ne vois pas. Je meurs et ne sais rien.
 Tous mêlés, l’enfant blond, l’affreux galérien,
 Pères, fils, jeunes, vieux, le démon avec l’ange,
 L’homme de la pensée et l’homme de la fange,
 Dans on ne sait quel gouffre expirent à la fois.
 Dans l’effrayant brasier sait-on de quelles voix
 Se compose le cri du boeuf d’airain qui beugle ?

horreur crépusculaire !

La mort sourde, ô terreur, fauche la foule aveugle.
 Victor Hugo

Recueil : L’année terrible


Publié le lundi 10 novembre 2003 à 01:52 : Nuit / Night

vendredi 7 novembre 2003

Tête de moi

Manger sur la tête

comestible de Maya

Miroitement sans consistance qui nous entraîne sans cesse à la poursuite de nouvelles chimères...

Nous faisions le même rêve : je mangeais sur son scalp avec une petite cuiller et elle faisait de même à mon égard dans son propre rêve. Vous ne savez pas ce que c’est que d’être jumeau : ne JAMAIS ETRE SEUL(E) !

L’individu qui rêve est en train de se dissoudre dans la fantaisie universelle de Maya... Amiel, Journal Intime 1892

rester vrai

authentique

"Devenir unique, t’as jamais rêvé de ça, toi pauvre tache ! glisse ce dernier à l’oreille de son frère comateux. Devenir un exemplaire unique, sans son double, ça t’est déjà venu à l’esprit ?" Hubert Ben Kemoun / le jour est la nuit

 Il faut en somme ne pas se prendre pour ce qu’on n’est pas.
 Ne pas jouer pour épater la galerie.
 Jouer pour le jeu.


Publié le vendredi 7 novembre 2003 à 01:47 : Nuit / Night

mardi 4 novembre 2003

Satellite

incertitude

erreur totale

Le succès scientifique et opérationnel du GPS est universel, mais la tutelle du gouvernement des Etats-Unis rend le monde entier dépendant d’un seul état.

Precise Positioning System (P.P.S),
 22 mètres d’incertitude horizontale
 23 mètres d’incertitude verticale
 100 nanosecondes d’incertitude sur le temps
 Une fraction de mètre par seconde d’incertitude sur la vitesse.

 Standarding Positioning System (S.P.S),
 100 mètres d’incertitude horizontale
 156 mètres d’incertitude verticale
 340 nanosecondes d’incertitude sur le temps
 0.3 mètres par seconde d’incertitude sur la vitesse.

dégradation volontaire

de la précision

Il existe essentiellement trois type d’orbites qui peuvent être employées dans les concepts ou configuration de système de navigation par satellites :

 01- Orbites géostationnaires
 02- Orbites fortement excentriques
 03- Orbites circulaires inclinées

Le systeme GPS présente plusieurs avantages pour ces applications de localisation de véhicules :
 il est disponible 24h/24h dans le monde entier
 il est indépendant des conditions météorologiques
 il est gratuit et le restera pendant au moins 7 ans
 il permet un positionnement précis en n’importe quel point du globe.


Publié le mardi 4 novembre 2003 à 02:44 : Nuit / Night