lundi 24 novembre 2003
Jusqu’à la fin de l’illusion,
Maintenant tu n’as plus de refuges. Tu as peur, tu attends que tout s’arrête, la pluie, les heures, le flot des voitures, la vie, les hommes, que tout s’écroule, les murailles les tours, les planchers et les plafonds ;
[...] que le marbre s’effrite, que le bois se pulvérise, que les maisons s’abattent en silence, que les pluies diluviennes dissolvent les peintures, disjoignent les chevilles des armoires centenaires, déchiquettent les tissus, fassent fondre l’encre des journaux [...]. (p. 131)
Non. Tu n’es plus le maître anonyme du monde, celui sur qui l’histoire n’avait pas de prise, celui qui ne sentait pas la pluie tomber, celui qui ne voyait pas la nuit venir. [...]
Tu as peur, tu attends.
Tu attends, Place Clichy, que la pluie cesse de tomber...(p. 144)
GP
Parfois, maître du temps, maître du monde, petite araignée attentive au centre de ta toile...
Un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l’ordre des années et des mondes.
Du côté de chez Swann
Tu n’es pas mort et tu n’es pas plus sage.
Eh, il dort, pas vrai ?
Un homme qui dort Georges Perec