Je t’aime ! Je t’aime !…

26 décembre 2009 par AL Laisser une réponse »

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Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage, Narcisse, vers 1595

Je ne fais pas du cinéma pour agiter les sentiments, mais pour « réfléchir ». Réfléchir signifie d’abord pour moi affronter la perplexité devant l’image que m’offre le Miroir. (…) C’est cette science du Miroir qui m’impressionne : il s’agit au fond humain de ce que nous appelons « penser » : la spéculation, le regard réflexif. (…suite) Pierre Legendre

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Par la parole et les signes Dieu est efficace (Verbo et Signis Efficax Deus), emblème extrait de J. Bornitius, op. cit.

La fonction dogmatique, en chaque société, consiste à véhiculer la Vérité, à manoeuvrer savamment le pouvoir jusqu’à ce qu’il parle et dise la vérité. A cet étage des choses humaines, le pouvoir ne peut dire que la vérité. En d’autres termes, nous entrons dans l’absurdité, mais dans l’absurdité la plus constructive, du fait qu’un réglage social s’ensuit. Le dogmatisme consiste à faire comme si le pouvoir existait, comme s’il était un corps muni d’une bouche, et comme si, partant d’une telle fiction, cet être-là parlait pour produire le seul effet attendu: dire la vérité. Ce travail pour généraliser l’illusion, l’entretenir ou en réparer les pannes, est à l’oeuvre en chaque système d’organisation, en chaque parcelle d’institution, car partout la légalité fonctionne non pas pour faire marcher seulement, mais comme discours devant reproduire théâtralement la vérité. De là son accompagnement d’esthétique. La fonction dogmatique est aménagée et stylisée. (…suite) Pierre Legendre

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Le Roi des Rois gouverne les Rois (Rex Regum Reges Regit), emblème extrait de J. Bornitius, Emblematum Ethico-Politico-rum, 1664.

« Si la notion de narcissisme social a un sens, cela comporte que la question du père se trouve posée d’emblée, à cette même échelle de la culture et de la société. posée, mais comment, sur quel mode ? Je dirai : sur le mode de l’image et de la symbolisation de l’image. Un exemple va le faire comprendre : les « tags », ces inscriptions murales désordonnées, qui sont à la fois essais et déchets esthétiques dans les sociétés occidentales d’aujourd’hui. Que font les jeunes taggers ? Ils inscrivent une énigme, l’énigme de leur demande, de cette demande de séparation qui constitue la créance généalogique de tout sujet ; mais ils l’inscrivent comme demande non fondée, désespérée donc et condamnée par avance. Les laissés-pour-compte de la symbolisation symbolisent ainsi leur position, qu’il faut bien appeler légale, de déchet, en l’inscrivant partout, sur les murs et les objets en représentation de cette légalité de la demande dont ils sont bannis. À la manière des condamnés de la Colonie pénitentiaire décrite par Kafka, sur la peau desquels était tatouée leur sentence de condamnation, les taggers recouvrent les murs, cette peau de la ville, d’un tatouage : la société ultramoderne porte le tatouage de la condamnation du Père. » Pierre Legendre


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Visage de Dante reconstruit par techniques de modélisations virtuelle et d’anthropologie légale.

Dante commence la rédaction de la Divine Comédie dès 1306 et la poursuivra vraisemblablement jusqu’à sa mort. L’œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontre Virgile qui l’invite à pénétrer dans le monde de l’au-delà.

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L’empyrée, Dante et Béatrice au Paradis, Gustave Doré (1832-1883)

Dante le suit et c’est par la visite de l’enfer que commence son périple, suivra le purgatoire et enfin le paradis. Il faudra à Dante toute la semaine sainte de l’année 1300 pour effectuer la totalité de ce voyage. Guidé par Virgile, il descend d’abord à travers les neufs cercles de l’enfer, gravit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire jusqu’au paradis terrestre et enfin s’élève dans les neufs sphères concentriques du paradis. Virgile lui servira de guide jusqu’à la porte du paradis, mais il ne peut aller plus loin car étant né avant la venue du Christ, il n’a pas pu bénéficier du sacrifice du messie. C’est donc Beatrice Portinari, sa muse, qui prend le relais et qui va guider Dante dans l’Empyrée. Elle lui ouvrira la porte du salut, puis saint Bernard conduira le narrateur dans la Rose céleste jusqu’à la vision suprême.

Références :
Anthropologie_dogmatique
Narcisse (mythologie)
Le concombre
Litteratureaudio, livre-audio-gratuit-mp3/La divine comedie

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