La vida loca…

1 novembre 2009 par AL Laisser une réponse »

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Je me disais en voyant la bande annonce… Tiens ?! Encore un X ième film sur les gangs… sur la violence !

Bon… cinoche ou pas ?

Pour la sortie de son film IЯЯƎVƎЯSIBLƎ lors du festival de cannes 2002, Gaspard Noé disait que le spectateur en s’asseyant dans le noir devenait voyeur et participait aussi d’une certaine manière à cette sordide histoire… excellent piège ! Tu commences par être dans un état nauséeux… puis le titre de la boite de nuit te fait légèrement sourire… Tu suis passivement cette caméra tourbillonnante, çà et là, papillonnante, le plan-séquence est fameux, le cinéma prend ici toute sa force, sa dimension hypnotique ! Puis l’histoire à la narration décroissante te paralyse complètement jusqu’à sa fin, en sortant tu ne peux plus sourire !

Quels curares a t’il utilisé ? Une visite des bas-fonds de nos grandes villes européennes esthétisées cinématographiquement. Une analyse perplexe sur le site de Panorama cinéma article de J-F. Vandeuren.

De l’ultra-violence à l’hyper-réalité…

« Tu veux que je te dise ? Le temps détruit tout… »

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Voir presque de ses propres yeux… le Salvador… aujourd’hui ! Sans barrières, ni censures, quel documentaire !
La mort du réalisateur aussi triste soit-elle… rend malheureusement… le film plus attractif (voir la fiche descriptive sur allociné)… après que l’on ai cette info en notre possession, ce n’est plus le même documentaire, il se transforme en un objet bien plus dense, il s’incarne en Christian Poveda. Cette mort m’apparait, encore une fois, malheureusement quasi normale… Filmer, pactiser, vivre avec ces Maras, ressentir l’absurdité des autres vies emportées qu’il souligne par des bruits de balles, montrer les corps sans vie de ces hommes et femmes, à un prix, sa propre vie !

Cela boucle la boucle…

Cette guerre construite sur le modèle nord américain de Los Angeles ne m’étonne guère, la mémoire se perd en route… j’avais le même sentiment en étant en Israël, pays toujours en guerre ou même en Namibie dix ans après la fin de l’apartheid.

C’est aussi un moyen d’attirer nos yeux pour informer ce qu’il y a derrière…

Diverses histoires véridiques entendues en 2001 en Guyane française à la frontière nord Surinamienne m’avaient déjà glacée le sang, c’était et c’est encore le far-west, là bas… Tu peux être flingué, poignardé pour 50 balles par des types accros au crack, à la cocaïne ou simplement envieux… ou pour rien ! Se perdre en forêt et tourner en rond, travailler avec des fous furieux chassant l’or ou des insectes… Le syndrome ou mal de la forêt existe t’il ?

La forêt est grande et le fleuve est profond !

A ma première montée en pirogue sur le fleuve Mana, près de Saint Laurent du Maroni, j’ai aperçu pour la première fois les gens venus de la forêt profonde Amazonienne. Brésiliens, Amérindiens et d’autres étaient là, debout ou assis. Au milieu de leurs pirogues un congélateur rempli, à ras-bord, de multiples cadavres de bestioles dont les pattes emmaillotées et enchevêtrées ressortaient par la porte entrouverte et ficelée. Embarqué à même la pirogue, elles étaient toutes plus moins sur le point de couler au moindre gestes inexpérimentées, simplement une banale fin chasse pour ces gens. Ils étaient là pour décharger, écopper et revendre à des restaurants ou à d’autres gens proches des villes de la viande… de se faire quelques sous…

Assis sur le rebord d’un mur, sans gênes, quelques-uns me fixaient sans aucunes expressions particulières pourtant leurs yeux simples billes noires sans pupilles, sans étincelles, simplement un regard froid, les bras en croix, lacérés de multiples blessures anciennes, plus ou moins profondes de coups de machettes, m’a laissé un arrière goût de n’être juste qu’un simple petit métro bien frêle, un billet ou deux sur pattes… Les morts par balles de cette Vida Loca, revient a l’absurdité du point de départ, tuer au hasard une personne permet d’entrer dans un de ces gangs Maras, de se faire exister…

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Extrait tiré du journal d’Erik Truffaz.

24h
La douche sans pommeau, en prise directe avec le ciel.
Cinq cents morts par mois.
New York est battu à plate couture.
Les jeunes voyous appartiennent à des gangs et se tatouent des pieds à la tête, garçons et filles.
14000 âmes à la dérive. L’entrée dans le clan est validée après l’épreuve du meurtre. On tue une personne au hasard.
On découpe les corps avec méthode, faisant ainsi référence aux anciens chefs indiens qui enfilaient à même leur corps la peau de leurs ennemis.
Les jeunes s’entretuent alors que 14 familles détiennent la richesse du pays et se vautrent dans des paradis fiscaux.
La loi de la jungle profite aux riches. Ici on ne paie pas d’impôt.
Une amnistie générale et un système d’éducation efficace serait source d’espoir.
Serge, le sympathique directeur de l’alliance française a connu le journaliste espagnol qui vient de se faire tuer après avoir filmé le quotidien des voyous.
Nous avons regardé son film déjà en vente dans la rue pour 1 dollar, puis nous sommes allés nous coucher une boule dans le ventre.
Se sentant menacée, une partie de l’équipe du film est partie se cacher en France. Je ne serais pas surpris que le gouvernement Français les renvoie à la case départ.

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