Archive pour le ‘Ville’ catégorie

L’ennemi…

4 avril 2011

Parce que ce dont on ne se souvient pas, révèle ce qu’on ne peut oublier. Alejandro González Iñárritu à Maria Eladia


Spinning Thread on Bare Knee, old witch doctor, Skenna River Indians. Between ca. 1900 and ca. 1930.

(suite article…) Maintenant, il y a deux mondes à l’intérieur de ma tête, et ils peuvent se parler. Ils ne sont plus séparés. Ensemble, ils forment un monde plus grand. Ce n’est pas de la schizophrénie, mais du bilinguisme, du bi-cognitivisme. Maintenant que je dispose d’un autre angle, je vois plus de sens dans le monde, et également plus de mystère. Jeremy Narby

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Nomads of western Tibet: the survival of a way of life Par Melvyn C. Goldstein, Cynthia M. Beall

L’artiste peintre, l’écrivain, le compositeur, le penseur, l’homme de dieu, l’homme de Néandertal, le philosophe, l’homme de science tel que Einstein, Nobel et tous ceux qui ont marqué leur siècles et les siècles, je les considère comme des îles à eux seuls, produits de dégazage d’une pensée Humaine volcanique qui s’est solidifiée. Tels des planètes, des astres, des nébuleuses qui gravitent dans le cosmos de l’Humanité. (…suite article) L’art et la culture par Malek Gouni.

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Le Japon dévasté, le 13 mars 2011. Photo Dylan McCord.

    Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
    Traversé çà et là par de brillants soleils;
    Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
    Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

    Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
    Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
    Pour rassembler à neuf les terres inondées,
    Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

    Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
    Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
    Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

    - O douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,
    Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
    Du sang que nous perdons croît et se fortifie !

    Charles Baudelaire

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Félicien Rops, Pornokratès ou « la dame au cochon », 1896, crayon et aquarelle sur papier, 70 × 45 cm.

Certains voient en ce cochon à la queue dorée l’image de la luxure et du lucre pilotant la femme, qui n’a pour seule excuse que son aveuglement; d’autres y perçoivent l’image de l’homme, bestial et stupide, mené en laisse par la femme. Cette image du cochon, comme celle du pantin ou du pierrot, est partagée par bien des contemporains de Rops. Avec Pornokrates, nous assistons à l’avènement en art d’une femme contemporaine, arrogante, parée, impitoyable que glorifie Rops. Textes: B. Bonnier, N. Malinconi, V. Carpiaux

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Félicien Rops, Pornokratès ou « la dame au cochon », 1896, crayon.

Ma Pornocratie est faite. Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir cette belle fille nue chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre, conduite par un cochon à « queue d’or » à travers un ciel bleu. Trois amours – les amours anciens – disparaissent en pleurant (…) J’ai fait cela en quatre jours dans un salon de satin bleu, dans un appartement surchauffé, plein d’odeurs, où l’opopanax et le cyclamen me donnaient une petite fièvre salutaire à la production et même à la reproduction. Lettre de Félicien Rops à H. Liesse, 1879.

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Félicien Rops, L’initiation sentimentale, 1887, crayon et aquarelle sur papier H. 29,2 ; L. 18,2 cm, musée d’Orsay.

Je tâche tout bêtement et tout simplement de rendre ce que je sens avec mes nerfs et ce que je vois avec mes yeux, c’est là toute ma théorie artistique. J’ai encore un autre entêtement, c’est celui de vouloir peindre des scènes et des types de ce XIXe siècle, que je trouve très curieux et très intéressant; les femmes y sont aussi belles qu’à n’importe quelle époque, et les hommes sont toujours les mêmes. De plus, l’amour des jouissances brutales, les préoccupations d’argent, les intérêts mesquins, ont collé sur la plupart des faces de nos contemporains un masque sinistre où l’instinct de la perversité, dont parle Edgar Poe, se lit en lettres majuscules; tout cela me semble assez amusant et assez caractérisé pour que les artistes de bonne volonté tâchent de rendre la physionomie de leur temps. Félicien Rops

Références:
Library of congress
Slate
Hôpital Marmottan
Psychanalyse dans tous ses états, Malek Gouni, blog médiapart.
Musée Rops

Ukiyo-e…

19 mars 2011

Il y a trois bombes. La bombe atomique, la bombe démographique et la bombe de l’information. Albert Einstein

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Hokusai Katsushika, La Grande Vague de Kanagawa (1831), première des 46 estampes composant les 36 vues du mont Fuji.

Le temps déferle littéralement sur nos têtes. Nous en concevons une obscure inquiétude. A rester trop immobiles dans nos convictions, pensons-nous, nous risquerions de manquer quelque chose de la course du monde. La religion de la vitesse qui nous assiège transporte avec elle un « trop-plein » de réel. Pour éviter d’être submergé nous n’avons d’autre recours que de nous dépêcher toujours plus. Nous finissons par faire de la vitesse elle-même le symbole de l’innovation, de la réussite et du bonheur humain. (…suite article) Paul Virilio, Le critique de la vitesse, Nouvel obs, 18/08/10.

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Gisela & Manfred Delpho, A « Royal Fisher » at the winter hunt, Flying up.

(…) La nature favorise l’expertise locale. Conséquemment, les espèces s’adaptent graduellement et définissent leurs spécialités, les niches dans lesquelles elles peuvent le mieux se tirer d’affaire. Si les ressources étaient abondantes dans les forêts tropicales, ces spécialistes n’existeraient pas. Les espèces qui croissent plus vite en consommant plus de ressources les domineraient rapidement et la forêt serait peuplée de quelques ilôts de monoculture. Les limites sont, en fait, la source des innovations dans la nature. Chaque stade de développement atteint sa limite, laissant place à la créativité. Si une innovation est adéquate pour relever le défi des limites, l’écosystème en tire profit. (…suite article), Biomimétisme, Encyclopédie de l’agora, 11/02/06.

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Gisela & Manfred Delpho, A « Royal Fisher » at the winter hunt, Noisedive.

Il faut y voir la métaphore d’une espèce de folie anthropologique. Le monde n’est plus qu’un perpétuel empressement. On assiste, écrit Virilio, à la « conjonction de plus en plus forte, étendue à l’ensemble de l’espèce humaine, entre les deux séries de phénomènes : des transmissions d’informations, à la vitesse de la lumière, et des transports réels . (…suite article) Paul Virilio, Le critique de la vitesse, Nouvel obs, 18/08/10.

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Olaf Brzeski, Dream – Spontaneous Combustion, 2008, resin, soot, approx. 175 cm h, East International, Norwich.

L’accident ici nous dépasse. Nous assistons à ce que j’appelle des événements « révélationnaires » : ils révèlent ce que nous ne maîtrisons pas. La notion de progrès sert à nier cela, puisque dire « progrès » c’est dire que c’est mieux. Or, la réussite devient catastrophique, c’est inouï. (…suite article) Paul Virilio, Notre puissance se retourne contre nous, Science et avenir, 17/03/11.

La nature est un professeur, pas un fournisseur et le biomimétisme commence en sortant de chez soi, avec la capacité à observer et à s’émerveiller ! , Janine Benyus.

Références:
Ukiyo-e
Biomimétisme
Ask nature
Biomimicry institute
Czarna galeria
Musée des accidents
Tour du monde en 80 hommes

Zeitgeist…

2 février 2011

La vie doit être un mystère à vivre et non un problème à résoudre. Ghandi

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Suha Derbent, Tigre de Sibérie.

LES RICHES SONT TOUT LE TEMPS EN TRAIN D’HÉRITER ET DE NOUS VOLER, NOS HEURES, NOTRE VIE. Au lieu de tous ces poteaux Michelin contre les accidents, dont on se fout bien, LE CONVENABLE” VOUDRAIT VOIR PLACER PARTOUT DES PANCARTES “SALUTAIRES”, sur les plages, les landes, dans les bois…“miteux ne t’endors pas, ne jouis pas, pense à ton travail, à la rentrée, à tes dettes !” “ Fainéant, ne te saoule pas, ne baise pas, souviens-toi que tu es indigne de toute distraction !”


Westley Hargrave / Sergey Bidun, tigre blanc du Bengale élevé dans le parc d’attraction Six Flags Discovery Kingdom Zoo de Vallejo, près de San Francisco.

“ NE VAS PAS TE BAIGNER, SALIR POLLUER L’EAU, COCHON DE PAUVRE ! UNE ÉPONGE DOIT TE SUFFIRE !” (“ RIEN DE CE QUE TU VOIS NE T’APPARTIENT ! TON REGARD SOUILLE TOUT ! FEMMES, BÊTES ET CHOSES !”) “ L’HOMME DIGNE SE RECONNAÎT À SON COMPTE EN BANQUE ! TOUT LE RESTE EST IMPOSTURE !” (Question des amphitryons, réforme encore, et urgente, il faudrait qu’ils se débarrassent de leurs invités “économiquement faibles” avec éclat… ) “Foutez le camp, crasseux, méchants clowns ! vous nous soulevez le coeur !” (et bien entendu on les fouetterait pour qu’ils décampent plus vite ! et les enfants riches seraient dressés à les couvrir d’immondices ! “au travail, ignobles !” le mot de la fin de ces soi-disant détentes… Tout est à faire ! [...] »)

LES RICHES SONT TOUT LE TEMPS EN TRAIN D’HÉRITER ET DE NOUS VOLER, NOS HEURES, NOTRE VIE, LEURS ENFANTS DE NOUS COUVRIR D’ORDURES ET DE NOUS FAIRE VOIR CE QUE PENSENT LEURS PARENTS, HAINE ET MÉPRIS… (la malice avec eux est de se taire,) s’ils vous engraissent, c’est pour les murènes… d’ailleurs LES PAUVRES NE SONT QUE DES PRIMATES DÉÇUS, TOUT AUSSI FÉROCES, DÉGUEULASSES QUE LES RICHES…
(extrait correspondance littéraire pdf (page 18)), 23 juillet 1959, entre Louis-Ferdinand Céline et Roger Nimier). Texte cité par Denis Lavant, Ce soir ou jamais émission du 31/01/11.


« Zeitgeist: Moving Forward » (Aller de l’avant), 2:41:25, documentaire de Peter Joseph.

Dans une société décadente, l’Art, si il est véritable, doit aussi refléter ce déclin. Et à moins qu’il ne veuille briser la foi dans sa fonction sociale, l’Art doit montrer le monde comme ouvert au changement. Et aider à le changer. Ernest Fisher


Une idée de Thomas Lebrun, collection revue.

Références:
Zeitgeist
Prosélytisme
Propagande
Timon d’Athènes
Deviantart

La Loma…

11 décembre 2010


Les grands frères Kogis

Les petits frères abîment tout, pas seulement la Sierra, non ils abîment la terre, la nature, ils ne respectent rien. Au début, beaucoup de Kogis ne vous croyaient pas.. Ils pensaient que vous étiez comme les autres, que vous veniez acheter la terre pour vous. Beaucoup de gens viennent ici pour prendre, utiliser, se servir. Ils ne protègent pas les choses, ils ne les pensent pas, ils les utilisent. Maintenant on voit que si, c’est vrai, vous travaillez vraiment pour la Sierra, pour essayer de redonner de la force à la nature. (…) Il faut que vous gardiez cela dans vos têtes et dans vos cœurs, que vous le gardiez vivant.. vraiment vivant.. pas seulement sur un papier.. ou dans des mots. Il faut allez à la Loma, penser, penser là ou sont les choses, c’est à la Loma que l’on voit les choses importantes, celles de l’intérieur. Entchivé

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Poporo Quimbaya and pestle. Phytomorphic lime container, gold, 300 BCE – 1000 CE.

Même les pierres précieuses volent en éclats
Même l’or peut se casser
Même les plumes de quetzal s’effritent
Hélas, hélas:
Nous ne sommes pas sur Terre pour toujours
Seulement pour de brefs moments. Nezahualcoyotl


John Isaacs, It is for you that I do this (hippy scalp), 2009, 50 x 50 x 180 cm, wax, oil paint, human hair, wood, glass, steel, velvet

Les paroles sont bouts de coquillage, qui se glissent sur le fil des jours ; d’elles sortira le collier pour célébrer les chants du soleil et de la mer. Nous conjuguons nos souvenirs avec le vent et les vagues. Nous construisons le temps. Nous vibrons sur les lèvres des aïeuls qui nous donnent la vie et la mémoire à travers notre chant. Poème seri, Alejandro Zeleny Aguilar, 1990.

Elinor Whidden | Mountain Man project, Georgian Bay – Chromira Print 28″ x 42″, Photo credit: Jessica Abraham, 2009.

Quand je marche vers mon village
L’eau du fleuve n’est que de l’eau, la poussière n’est que poussière,
Et le vent
Rien que du vent.
Mais quand je danse dans les cérémonies, en remuant la poussière sous mes pieds
Les rivières deviennent les veines de la terre
La poussière de mes ancêtres, chair, et le vent
L’esprit de mon peuple millénaire. (Tarahumara), Martin Makawi

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Elinor Whidden | Mountain Man project, Explore New Horizons – Ford Explorer, 30″ x 40″ Photo credit: Margaret Whidden, 2007.

Références :
Johnson le mangeur de foie
Kogis le message des derniers hommes
Amerika revues
Boulder Pavement, Enrique Servín Herrera
Amérique francaise
Los poetas
Other criteria

Burnout…

8 décembre 2010

Les mots, qui s’en soucie ? Ce ne sont que des bruits appris par coeur, pour franchir la barrière des os dans la mémoire des acteurs. C’est dans cette tête qu’est la réalité. Dans ma tête. Thomas Pynchon


Stephen Kaltenbach, Time Capsule, 1970, mild steel 3 x 6 x 3 in. Courtesy the artist and Another Year in LA, Los Angeles.

Il faut se cultiver dans l’art de se parler à soi-même, au sein de l’affect, et d’utiliser celui-ci, en tant que cadre de dialogue, comme si l’affect était précisément un interlocuteur qu’il faut laisser se manifester, en faisant abstraction de tout esprit critique… Eliane Jung Fliegans


Roman Signer, portrait.

« Pourtant, si éloignés que nous soyons de la Femme Sauvage, notre nature instinctuelle, nous sentons sa présence. Nous la rencontrons dans nos rêves, dans notre psyché. Nous entendons son appel. C’est à nous d’y répondre, de retourner vers elle dont nous avons, au fond de nous-mêmes, tant envie et tant besoin. […] La femme qui récupère sa nature sauvage est comme les loups. Elle court, danse, hurle avec eux. Elle est débordante de vitalité, de créativité, bien dans son corps, vibrante d’âme, donneuse de vie. Il ne tient qu’à nous d’être cette femme-là.


Roman Signer, 1996 ‘Rad’ (Wheel), courtesy of the RAC.

Les loups, même malades, même acculés, même seuls ou effrayés, vont de l’avant. […] Ils donneront toutes leurs forces pour se trainer si nécessaire d’un endroit à l’autre, jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un bon endroit pour guérir et pour revivre. La nature sauvage va de l’avant. Elle persévère.


Bansky, outdoor.

Chaque femme porte en elle une force naturelle riche de dons créateurs, de bons instincts et d’un savoir immémorial. Chaque femme a en elle la Femme Sauvage. Mais la Femme Sauvage, comme la nature sauvage, est victime de la civilisation. La société, la culture la traquent, la capturent, la musellent, afin qu’elle entre dans le moule réducteur des rôles qui lui sont assignés et ne puisse entendre la voix généreuse issue de son âme profonde. » Clarissa Pinkola Estés

Références:
Art terrorist
Exit Through The Gift Shop
Mr brainwash
Survivalisme