Archive pour le ‘Pollution’ catégorie

R30 Boulava manu millitari

11 décembre 2009

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Un évènement spatial :
Dans les premières lueurs de l’aube scandinave, au-dessus de la mer blanche près de la ville de Tromso en Norvège, une forme géométrique parfaite déchire le ciel, du jamais vu de mémoires d’hommes. Une spirale gigantesque tournoie sur son centre d’où s’échappe un panache bleue, rappelant les majes-tueuses aurores boréales, nous laissant ainsi deviner le début de cette affaire. Les spéculations vont bon train sur cet étrange phénomène ovni, les extraterrestres débarquent, un météorite, un laser spatial, la main de dieu, un missile russe ? Je devine qu’il y a dans cette chose incontrôlable de l’humain. Ce matin, médusé par un xième hiver sudiste, les images apparaissent enfin, les langues se délient, cela prend la forme du buzz si cher à la toile coïncidant étrangement avec l’ignoble clip lip dub du groupe Une Merde en Plus autre ovni.

J’imagine un peu plus la nature extraordinaire de cet évènement, celui d’une expérience militaire tournant mal, d’une suite de décisions absurdes, d’erreurs radicales et persistantes (9 échecs sur 13 en 4 ans). De l’incapacité à comprendre n’engendrant que des désastres, c’est à noter dans l’encyclopédie de la bêtise humaine, l’inachevé Bouvard et Pécuchet. L’explosion stratosphérique d’un missile intercontinental ce faisant balayer manu militari par les vents solaire tout en favorisant leur passage à travers notre atmosphère.

Combien y avait-il d’ogives nucléaires dans ce joli feu d’artifice ?

Digression :
Vous estimez que les décisions absurdes peuvent également être provoquées par des mécanismes collectifs. De quoi s’agit-il au juste ?
Un prisonnier français en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale a parfaitement résumé le problème. Cet homme avait réussi à s’échapper plusieurs fois. Après la guerre, il raconté qu’il était plus facile de s’enfuir en étant surveillé par plusieurs surveillants que par un seul. L’attention d’une seule personne est bien plus forte. Extrait de l’Interview de Christian Morel pour le JDN

Références :

Christian Morel : Les décisions absurdes, ou l’analyse des erreurs radicales et persistantes. Gallimard, 2002.
R30 Boulava
France Culture – Bouvard et Pécuchet – feuilleton en 10 épisodes.

Mauvais sang…

8 décembre 2009

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« Je m’ennuie beaucoup, toujours ; je n’ai même jamais connu personne qui s’ennuyât autant que moi. » Arthur Rimbaud

J’ai de mes ancêtres gaulois l’oeil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure.

Les Gaulois étaient les écorcheurs de bêtes, les brûleurs d’herbes les plus ineptes de leur temps.

D’eux, j’ai : l’idolâtrie et l’amour du sacrilège ; — oh ! tous les vices, colère, luxure, — magnifique, la luxure ; — surtout mensonge et paresse.

J’ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue. — Quel siècle à mains ! — Je n’aurai jamais ma main. Après, la domesticité même trop loin. L’honnêteté de la mendicité me navre. Les criminels dégoûtent comme des châtrés : moi, je suis intact, et ça m’est égal.

Mais ! qui a fait ma langue perfide tellement, qu’elle ait guidé et sauvegardé jusqu’ici ma paresse ? Sans me servir pour vivre même de mon corps, et plus oisif que le crapaud, j’ai vécu partout. Pas une famille d’Europe que je ne connaisse. — J’entends des familles comme la mienne, qui tiennent tout de la déclaration des Droits de l’Homme. — J’ai connu chaque fils de famille !

Si j’avais des antécédents à un point quelconque de l’histoire de France !

Mais non, rien.

Il m’est bien évident que j’ai toujours été [de] race inférieure. Je ne puis comprendre la révolte. Ma race ne se souleva jamais que pour piller : tels les loups à la bête qu’ils n’ont pas tuée.

Je me rappelle l’histoire de la France fille aînée de l’Église. J’aurais fait, manant, le voyage de terre sainte ; j’ai dans la tête des routes dans les plaines souabes, des vues de Byzance, des remparts de Solyme ; le culte de Marie, l’attendrissement sur le crucifié s’éveillent en moi parmi mille féeries profanes. — Je suis assis, lépreux, sur les pots cassés et les orties, au pied d’un mur rongé par le soleil. — Plus tard, reître, j’aurais bivaqué sous les nuits d’Allemagne.

Ah ! encore : je danse le sabbat dans une rouge clairière, avec des vieilles et des enfants.

Je ne me souviens pas plus loin que cette terre-ci et le christianisme. Je n’en finirais pas de me revoir dans ce passé. Mais toujours seul ; sans famille ; même, quelle langue parlais-je ? Je ne me vois jamais dans les conseils du Christ ; ni dans les conseils des Seigneurs, — représentants du Christ.

Qu’étais-je au siècle dernier : je ne me retrouve qu’aujourd’hui. Plus de vagabonds, plus de guerres vagues. La race inférieure a tout couvert — le peuple, comme on dit, la raison ; la nation et la science.

Oh ! la science ! On a tout repris. Pour le corps et pour l’âme, — le viatique, — on a la médecine et la philosophie, — les remèdes de bonnes femmes et les chansons populaires arrangés. Et les divertissements des princes et les jeux qu’ils interdisaient ! Géographie, cosmographie, mécanique, chimie !…

La science, la nouvelle noblesse ! Le progrès. Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ?

C’est la vision des nombres. Nous allons à l’Esprit. C’est très-certain, c’est oracle, ce que je dis. Je comprends, et ne sachant m’expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire. (suite…)
Arthur Rimbaud

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    (Il repart un mois plus tard, en train, pour aller « faire une bonne mort » à Marseille. Selon sa sœur, il aurait retrouvé la foi catholique durant cette maladie. Il meurt le 10 novembre 1891, à l’âge de 37 ans, dans d’atroces souffrances, veillé par sa sœur cadette Isabelle. Sur son lit d’agonie, il supplie qu’on le fasse « remonter à bord » pour « partir pour Suez ».)

Références:
Une saison en enfer
Mauvais Sang, le film (Extrait)
Livres audio gratuits
Etienne Carjat

En route…

7 décembre 2009

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« Nous sommes tous les témoins d’une nouvelle époque de violents conflits mondiaux, et nous sommes tous hantés par le spectre d’une catastrophe environnementale à l’échelle globale qui entraînerait la fin de notre monde. La Route résonne donc dans notre psyché collective avec la force d’un cauchemar universel.

Nous nous sommes beaucoup documentés sur les sinistres provoqués par l’homme et les catastrophes naturelles, et cela nous a poussés à nous intéresser à La Nouvelle-Orléans après le passage de Katrina, au volcan Mount St. Helens dans l’Etat de Washington, et aux bassins miniers du centre de la Pennsylvanie et autour de Pittsburgh où le paysage a été complètement ravagé par l’industrie minière. Nous avons ensuite fait un mélange de tout ce que nous avons vu, c’était un peu comme reconstituer un immense puzzle. » John Hillcoat

Références:
Nathan Fox
La Route

Superpositions…

7 décembre 2009

Références:
Ripovisuals.com
Blog ripovisuals

La nature est vivante…

1 décembre 2009

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De quoi nous faire réfléchir, non ?

« Nous les indiens quand nous disions, la nature est vivante, la forêt a des esprits, l’eau est vivante, les montagnes sont vivantes…

Que nous répondait le monde occidental ?

Que nous avions des mythes, que le fait de croire en cela nous mettez en marge du monde civilisé et donc que nous étions sous-développé… parce que nous croyons que la nature, que tous les êtres sont vivants. » Mónica Churi, indienne Shuar.

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« Parmi tous les concepts imaginés autour de la positivité de l’économie néolibérale, celui de croissance économique comme base du développement social, est l’un des plus connotés, symboliquement et politiquement. Ce concept est taillé à la mesure des illusions et utopies du néolibéralisme et du capitalisme tardif. L’économiste néolibéral croit aux attributs et aux vertus magiques de la croissance économique, avec la même foi que le fidèle croit en l’épiphanie de la volonté divine. Ce serait comme une sorte de « doxomancie », dans laquelle la seule énonciation de la croissance économique se convertirait par magie, en réalité. » FG, Tlaxcala

Radiographie d’un « sous »-continent américain en pleine mutation. Construire une nouvelle forme de coexistence citoyenne, dans la diversité et en harmonie avec la nature, pour atteindre le bien vivre, le Sumak Kawsay.

Après cinq cents ans de pillage ininterrompu de ses ressources naturelles et de violentes répressions, L’Amérique Latine est à un moment décisif de son histoire avec l’arrivée au pouvoir d’une série de présidents progressistes, tous élus démocratiquement, et qui pour la plupart ne sont pas issus des institutions politiques traditionnelles. Leur programme ? Résoudre les terribles challenges posés par les inégalités et l’exclusion sociale. Leur succès dépendra largement de la consolidation de liens économiques et politiques au sein du sous-continent, pour rendre aux latino-américains la maîtrise de leurs destinées, et rompre la dépendance les modèles économiques du Nord.

Quelque chose est en train de se passer en Amérique latine

L’Amérique Latine à la reconquête d’elle-même de Gonzalo Arijòn
2009 – France – 112 minutes

Références:
Eduardo Galeano
Arte
La francolatina
Sumak Kawsay, Le Bien Vivre, en langue quetchua.
Minga global
Larevolucionvive.org