Archive pour le ‘Pollution’ catégorie

Zeitgeist…

2 février 2011

La vie doit être un mystère à vivre et non un problème à résoudre. Ghandi

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Suha Derbent, Tigre de Sibérie.

LES RICHES SONT TOUT LE TEMPS EN TRAIN D’HÉRITER ET DE NOUS VOLER, NOS HEURES, NOTRE VIE. Au lieu de tous ces poteaux Michelin contre les accidents, dont on se fout bien, LE CONVENABLE” VOUDRAIT VOIR PLACER PARTOUT DES PANCARTES “SALUTAIRES”, sur les plages, les landes, dans les bois…“miteux ne t’endors pas, ne jouis pas, pense à ton travail, à la rentrée, à tes dettes !” “ Fainéant, ne te saoule pas, ne baise pas, souviens-toi que tu es indigne de toute distraction !”


Westley Hargrave / Sergey Bidun, tigre blanc du Bengale élevé dans le parc d’attraction Six Flags Discovery Kingdom Zoo de Vallejo, près de San Francisco.

“ NE VAS PAS TE BAIGNER, SALIR POLLUER L’EAU, COCHON DE PAUVRE ! UNE ÉPONGE DOIT TE SUFFIRE !” (“ RIEN DE CE QUE TU VOIS NE T’APPARTIENT ! TON REGARD SOUILLE TOUT ! FEMMES, BÊTES ET CHOSES !”) “ L’HOMME DIGNE SE RECONNAÎT À SON COMPTE EN BANQUE ! TOUT LE RESTE EST IMPOSTURE !” (Question des amphitryons, réforme encore, et urgente, il faudrait qu’ils se débarrassent de leurs invités “économiquement faibles” avec éclat… ) “Foutez le camp, crasseux, méchants clowns ! vous nous soulevez le coeur !” (et bien entendu on les fouetterait pour qu’ils décampent plus vite ! et les enfants riches seraient dressés à les couvrir d’immondices ! “au travail, ignobles !” le mot de la fin de ces soi-disant détentes… Tout est à faire ! [...] »)

LES RICHES SONT TOUT LE TEMPS EN TRAIN D’HÉRITER ET DE NOUS VOLER, NOS HEURES, NOTRE VIE, LEURS ENFANTS DE NOUS COUVRIR D’ORDURES ET DE NOUS FAIRE VOIR CE QUE PENSENT LEURS PARENTS, HAINE ET MÉPRIS… (la malice avec eux est de se taire,) s’ils vous engraissent, c’est pour les murènes… d’ailleurs LES PAUVRES NE SONT QUE DES PRIMATES DÉÇUS, TOUT AUSSI FÉROCES, DÉGUEULASSES QUE LES RICHES…
(extrait correspondance littéraire pdf (page 18)), 23 juillet 1959, entre Louis-Ferdinand Céline et Roger Nimier). Texte cité par Denis Lavant, Ce soir ou jamais émission du 31/01/11.


« Zeitgeist: Moving Forward » (Aller de l’avant), 2:41:25, documentaire de Peter Joseph.

Dans une société décadente, l’Art, si il est véritable, doit aussi refléter ce déclin. Et à moins qu’il ne veuille briser la foi dans sa fonction sociale, l’Art doit montrer le monde comme ouvert au changement. Et aider à le changer. Ernest Fisher


Une idée de Thomas Lebrun, collection revue.

Références:
Zeitgeist
Prosélytisme
Propagande
Timon d’Athènes
Deviantart

Voyelles…

18 janvier 2011

Je cheminais toujours sans autre dessein que de le suivre, mais tellement ravi d’avoir trouvé un homme, que je n’osais détourner les yeux de dessus lui, tant j’avais peur de le perdre. Cyrano de BergeracHistoire comique des etats et empires du soleil

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Matthew Cusick, Geronimo, 2007, Maps and atlas pages on wood panel. 30 x 24 inches

Quand le dernier arbre aura été abattu
Quand la dernière rivière aura été empoisonnée
Quand le dernier poisson aura été péché
Alors on saura que l’argent ne se mange pas.
Go Khla Yeh, Homme-médecine Apache

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Robert & Shana ParkeHarrison, Summer Arm, 2007. x. 27 x 21 inch Archival print, edition of 20. Signed, titled, dated, and numbered in pencil verso

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

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Le voyage alchimique 7, Notre-Dame de Paris, 96mn, de Georges Combe, avec Patrick Burensteinas.

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Arthur Rimbaud, Voyelles (1871)

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Julie Evans, Smoking medallion, 2010, acrylic, gouache, colored pencil, mineral and lac pigments on paper, 18 x 15″

Nous ne voyons jamais les choses telles qu’elles sont, nous les voyons telles que nous sommes. Anaïs Nin

Références:
Nous les dieux
Langue des oiseaux
Amerwiki

Analemmatics…

14 janvier 2011

Pour « changer la vie », il faudrait commencer par changer la vie politique. Pierre Bourdieu

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Robert & Shana ParkeHarrison, Winter Arm, 2008. x. 21 x 21 inch Archival print, edition of 20. Signed, titled, dated, and numbered in pencil verso.

Chaque oeuvre, absolument inédite, découle d’une «possibilité de monde» imaginée par Gilles Barbier (le Monde en forme de Tong, le Monde Motte de terre, le Monde comme une Maison sur un arbre, le Monde en forme d’Histoires tissées, le Monde « Peanut »…). Comme pour les grands mythes fondateurs (judéo-chrétien, Big-Bang, monde quantique, légendes indiennes…), chacune des histoires inventées par l’artiste donne une forme et une cohérence à un monde potentiel. Toutes ont été construites selon une procédure logique. (…)


Txema Yeste, La Viuda, 2004

Dans la pratique, lorsque le nombre de « trous » ou de « bogues » atteint une taille critique, il faut remettre en cause le mythe créateur et créer un nouveau système… Et cela n’est pas sans danger ; Galilée quand il déclare que la Terre tourne autour du Soleil et non l’inverse, Darwin lorsqu’il affirme que l’homme descend du singe et non d’Adam, Einstein lorsqu’il invente la théorie de la Relativité ou les premiers artistes de l’abstraction ou du monochrome… Tous peuvent en témoigner !

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Tatiana Plakhova, Chaos and structure, Northern Circles, 2010.

Toutefois, grâce à la science-fiction et à l’avènement des mondes virtuels, à la théorie de l’information, aux techniques de modélisation ou encore aux travaux philosophiques sur la pluralité des mondes, nous avons désormais les outils conceptuels et théoriques, mais surtout l’aise de faire de la forme du monde un espace poétique et parfaitement libre, indifférent à toute vérité définitive. (suite…) texte de l’exposition, There is no Moon without a Rocket.

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Gilles Barbier, The Dark Matter, 2010, gouache sur papier, 123 x 189 cm.

Je préfère me débarrasser des faux enchantements pour pouvoir m’émerveiller des vrais miracles. Pierre Bourdieu

Références:
Méridienne
Galerie Vallois
We find Wildness

Logorrhée…

3 janvier 2011

La fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l’asservissement.


Monde selon un chamane Batak, Guillaume Duprat, 2009.

L’avantage de l’observation des primitifs, c’est que leur société étant plus simple et plus petite, une analyse globale se heurte à moins d’obstacles. Il n’y a pas de civilisation « primitive » ni de civilisation « évoluée » ; il n’y a que des réponses différentes à des problèmes fondamentaux et identiques. Non seulement les « sauvages » pensent, mais la « pensée sauvage » n’est pas inférieure à la nôtre, et elle est fort complexe ; simplement, elle ne fonctionne pas comme la nôtre. « La pensée occidentale, dit Lévi-Strauss, est déterminée par l’intelligible : nous évacuons nos sensations pour manipuler des concepts. À l’inverse, la pensée sauvage calcule, non pas avec des données abstraites, mais avec l’enseignement de l’expérience sensible : odeurs, textures, couleurs ». Dans les deux cas, l’homme s’emploie à déchiffrer l’Univers, et la pensée sauvage, à sa manière, y parvient aussi bien que la pensée moderne. (suite…)

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Jack Hynes, Golden Snub-nosed Monkeys, Rhinopithecus roxellana in captivity outside of Xi’An, China, endangered.

La pensée mythique dispose d’un trésor d’images accumulées par l’observation du monde naturel : animaux, plantes avec leurs habitats, leurs caractères distinctifs, leurs emplois dans une culture déterminée. Elle combine ces éléments pour construire un sens, comme le bricoleur, confronté à une tâche, utilise les matériaux pour leur donner une autre signification, si je puis dire, que celle qu’ils tenaient de leur première destination.


Barthi Kher, The skin speaks a language not its own, 2006, fiberglass, bindis, life size of an elephant.

Loin d’être, comme on l’a souvent prétendu, l’oeuvre d’une « fonction fabulatrice » tournant le dos à la réalité, les mythes et les rites offrent pour valeur principale de préserver jusqu’à notre époque, sous une forme résiduelle, des modes d’observation et de réflexion qui furent (et demeurent sans doute) exactement adaptés à des découvertes d’un certain type ; celles qu’autorisait la nature, à partir de l’organisation et de l’exploitation spéculatives du monde sensible en termes de sensible.

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Hans Lemmen, Zegelboom (Sigillaria), 2010, Heerlen. Bronze and concrete, long 20 m, wide 1,6 m, high 1,2 m

Cette science du concret devait être, par essence, limitée à d’autres résultats que ceux promis aux sciences exactes et naturelles, mais elle ne fut pas moins scientifique, et ses résultats ne furent pas moins réels. Assurés dix mille ans avant les autres, ils sont toujours le substrat de notre civilisation. Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, 1962.

Références :
Logorrhée
Anticipation rationnelle
Ignorance rationnel
Monisme
Galerie Perrotin
Persée revue

Rite…

22 décembre 2010

Je pense que vous devriez rêver la terre. Davi Kopenawwa, chaman et le porte-parole des Yanomami


Bonobo, Kanzi, 2008, Vincent j. Musi for National Geographic Magazine.

« C’est Omama qui nous a créés, mais c’est aussi lui qui a fait venir les Blancs à l’existence. Il n’y a qu’un seul et même ciel au-dessus de nous. Il n’y a qu’un seul soleil, qu’une seule lune. Nous habitons sur la même terre. Les Blancs n’ont pas été créés par leurs gouvernements. Ils viennent de la fabrique d’Omama ! Ils sont, autant que nous, ses fils et ses gendres. Il les a créés il y a très longtemps à partir de l’écume du sang de nos ancêtres, les habitants de Hayowari. (…)
Nous, Yanomami, lorsque nous voulons connaître les choses, nous nous efforçons de les voir en rêvant. C’est là notre manière d’étudier, je l’ai dit. C’est donc en suivant cet usage que, moi aussi, j’ai appris à voir. Mes anciens ne se sont pas contentés de me faire répéter leurs paroles ! Ils m’ont fait boire la yâkoana et m’ont permis d’admirer moi-même la danse des esprits durant le temps du rêve. Ils m’ont donné leurs propres xapiri et m’ont dit :  » Regarde ! Contemple la beauté des esprits ! Lorsque nous serons morts, tu continueras à les faire descendre après nous. Sans eux, ta pensée cherchera en vain à comprendre les choses. Elle restera dans l’obscurité et l’oubli !  » C’est ainsi qu’ils m’ont ouvert leurs chemins et ont fait croître ma pensée. À présent, je vais vieillir et m’efforcer de transmettre à mon tour ces paroles aux jeunes gens afin qu’elles ne se perdent pas et ne soient jamais oubliées. (…) »


With the forceful blow the powder entered the nose, Psychedelics Encyclopedia, page 321, Peter Stafford. 1993

« Telle est la beauté des xapiri que les anciens ont connue avant nous ! C’est ainsi que, depuis le premier temps, ils font entendre leurs chants et dansent pour se présenter ! » Ces images reviennent sans cesse dans notre pensée et restent tou­jours aussi nettes. Les paroles des esprits qui les accompagnent demeurent aussi à l’intérieur de nous. Elles ne se perdent jamais. C’est notre historique. C’est à partir d’elles que nous pouvons penser avec droiture. C’est pourquoi je dis que notre pensée est semblable aux peaux d’images sur lesquelles les Blancs conservent les dessins des discours de leurs anciens…

Ces paroles venues de la valeur de rêve des esprits, nous les fai­sons ensuite entendre aux gens de notre maison. Nous ne les trompons pas comme l’ont fait, autrefois, les gens de Teosi en nous répétant : « Sesusi va descendre dans la forêt ! S’il le veut, aujourd’hui ou demain, il arrivera parmi nous ! » Pourtant, le temps a passé et il ne s’est rien produit. Nous chamans, nous ne parlons jamais de la sorte ! Nous n’abusons jamais les nôtres en regardant des dessins de mots pour pouvoir parler. Nul besoin de fixer nos yeux sur des peaux de papier pour nous souvenir des paroles des xapiri ! Elles sont collées à notre pensée et se pressent à nos lèvres, innombrables, aussitôt que nous devenons esprits nous-mêmes. C’est de cette manière qu’il nous est possible de les révéler si facilement à ceux qui nous écoutent. Ce sont ces paroles sur les choses que j’ai vues en rêve que j’essaie d’expliquer aux Blancs pour défendre la forêt. Si je ne possédais pas de maison d’esprits et si j’étais incapable de voir quoi que ce soit, je n’aurais rien à leur dire. Mes yeux feraient peine à voir, ma voix serait hésitante et ils se rendraient vite compte que l’ignorance et la peur engourdissent ma bouche. » (Suite de l’article ) David Kopenawwa.


James Mollison, James and other Apes, Inge, 2002, Lambda print, 164 x 120 cm.

Coca, datura, tabac, peyotl ou Salvia divinorium, la liste des plantes « chamaniques » récupérées par les Occidentaux est longue. Et chaque fois leur intégration a été accompagnée d’un processus identique d’acculturation. Dépouillées de leur gangue rituelle, elles ont toutes pris le statut, un peu vil, de drogues dures. Toutes ? Non, une plante échappe à la règle : l’ayahuasca. Elle est passée d’une culture à l’autre en conservant son cortège de rites. Une observation qui, si elle surprend l’Occidental, ferait sourire un Amérindien. Et pour cause, dans la tradition amazonienne, cette plante est celle qui enseigne aux hommes. (… suite de l’article) La plante qui enseigne le sacré, Viviane Thivent, Frédérick Bois-Mariage, La recherche.

Oui, c’est un vrai phénomène de société qui est bon a penser. Christian Ghasarian.

Références:
Rite
Bufoténine
Des plantes psychotropes, Sébastien Baud (CRESS) et Christian Ghasarian (CNRS), émission audio France culture.
Editions Imago
Julien Bonhomme