La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les souriresEt quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.Œil de sourd
Faites mon portait.
Il se modifiera pour remplir tous les vides.
Faites mon portrait sans bruit, seul le silence,
A moins que – s’il – sauf – excepté –
Je ne vous entends pas.Il s’agit, il ne s’agit plus.
Je voudrais ressembler –
Fâcheuse coïncidence, entre autres grandes affaires.
Sans fatigue, têtes nouées
Aux mains de mon activité.
Paul Éluard – 1929 -
Ce poème provient du recueil intitulé « L’amour la poésie «
Sérénité… une leçon de patience, de persévérance, l’entendre enfant à la queue leu-leu avec mes frangins sur le chemin du pati montant à la chartreuse de Valbonne, … sa trompette en bouche, un pur moment de jalousie… enfantine. C’est çà que je veux faire…
Je repense à ce rire, un rire éclatant, gravé comme un repère, aujourd’hui le socle avec une marque indélébile celui d’un endroit rassurant. Le sourire toujours soucieux de l’enfant… Des soirées et des jours à entendre cet homme léguant sa propre histoire dans l’oralité. Nous étions de premiers enfants… Après plus de vingt ans presque trente toujours cette même régularité, ce même but, cette persévérance d’écrire, de dire, de parler, de rire, de boire ! de danser ! De vivre… la sensation d’être tenu au-dessus du vide par une main !
Nous écrivons le monde qui tourne rond, pensant échapper à l’inéluctable.
Nous ajoutons un mot à ce que l’autre.
Mais déjà il n’est plus là. Le monde continue, la mer, le ciel et le reste des hommes.
La cammionette.. non camionnette « épave » de mon oncle mentor faisant le con dans une bagnole juste bonne pour la casse…. Le « dude » s’affichant lunette noire, cheveux longs… saluant assis en conducteur d’une carcasse, la main levé et souriant à la vie ! Un pied de nez je suppose…